« Immunité collective », la stratégie risquée du Royaume-Uni pour lutter contre le coronavirus

« Herd immunity »

Patrick Vallance est le conseiller scientifique en chef (chief scientific advisor) du gouvernement britannique, l’autorité scientifique sur laquelle Boris Johnson s’appuie pour prendre ses décisions. Il est secondé par Chris Whitty, le chief medical officer. M. Vallance, 59 ans, ex-chef de la recherche et développement du géant pharmaceutique GlaxoSmithKline (GSK), a détaillé son approche jeudi soir à Downing Street ; il a refait le tour des médias vendredi pour insister sur la notion d’« immunité collective » (herd immunity), à la base de la stratégie nationale. « Il n’est pas possible d’éviter que tout le monde attrape le virus. Et ce n’est pas non plus souhaitable car il faut que la population acquiert une certaine immunité », a t-il répété.

Le but des autorités britanniques n’est pas d’« éliminer » le virus, mais plutôt de limiter sa propagation pour éviter un « second pic » épidémique à l’hiver prochain. Toujours selon M. Vallance, il faudrait qu’environ 60 % de la population britannique contracte le virus pour qu’elle développe cette immunité collective permettant d’éviter de futures épidémies.

Sachant que le pays compte un peu plus de 66 millions d’habitants, il s’agirait que 40 millions de Britanniques soient infectés par le virus. Si la plupart d’entre eux ne développeront qu’une forme légère de la maladie, quelques millions (6, 7, 8 millions ?) risquent quand même de tomber gravement malades. Autant dire que le National Health Service (NHS), le système de santé publique britannique, avec ses 5 000 lits en réanimation disponibles, serait très vite débordé.

LE MONDE

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